J'ai testé pour vous… → J’ai testé pour vous… l’acupuncture

Dans ce premier épisode de la rubrique de ce blog « J’ai testé pour vous… », je vous raconte comment j’ai passé outre ma peur des aiguilles pour faire l’expérience de l’acupuncture et tenter ainsi de soulager mes douleurs de dos et ma tachychardie.

De de ma phobie des aiguilles à ma découverte de l’acupuncture

J’ai toujours eu une peur bleue des aiguilles. Quand j’étais petite et que mon père médecin me faisait une piqûre, j’avais ensuite le droit de boire un soda pour me récompenser de ne pas avoir pleuré pendant ce moment désagréable. Mon hospitalisation à la suite de mon diagnostic de cancer n’a pas arrangé cette appréhension : je ne compte plus les perfusions et les prises de sang que j’ai dû supporter en serrant les dents.

Alors quand ma tante m’a proposé de faire appel à l’acupuncture pour soulager mes douleurs de dos suite à ma pneumonectomie (N.B. : la pneumonectomie est une opération chirurgicale qui consiste à retirer un poumon dans sa globalité), il m’a fallu un peu de temps pour me décider à sauter le pas.

Je me suis d’abord documentée sur cette pratique qui était pour moi un mystère.

Définition : qu’est-ce que l’acupuncture ?

L’acupuncture est une branche de la médecine traditionnelle chinoise pratiquée depuis plusieurs millénaires.

Elle consiste à introduire dans la peau de fines aiguilles en des points spécifiques du corps, situés sur les canaux de circulation de l’énergie, appelés méridiens.

Pour la médecine chinoise, la maladie et les symptômes qui lui sont associés résultent d’un dérèglement dans la circulation énergétique du corps : l’acupuncture se propose ainsi d’en restaurer l’équilibre.

Quelles sont les indications et les bienfaits de l’acupuncture ?

L’acupuncture détient de nombreuses indications thérapeutiques :

  • Les douleurs chroniques
  • Le stress, l’anxiété, la dépression
  • Les troubles du sommeil
  • Les addictions (tabac, alcool…)
  • Certains troubles de la grossesse (nausées, vomissements, douleurs dorsales…).

Elle est également utilisée pour soulager :

  • Les allergies (eczéma, asthme…)
  • Les troubles digestifs
  • Les troubles génito-urinaires
  • Les pathologies de la sphère ORL (trachéite, acouphènes…)
  • Les troubles de la ménopause (bouffées de chaleur, troubles de l’humeur…)
  • Les effets secondaires de certains médicaments, notamment dans le cadre des chimiothérapies cancéreuses

Même s’il n’existe pas de contre-indications formelles à l’acupuncture, elle ne doit pas être pratiquée dans les cas suivants :

  • En situation d’urgence vitale
  • Pour le traitement de tumeurs cancéreuses malignes, la pose d’aiguilles sur le site d’une tumeur est formellement interdite
  • Dans le cas de maladies psychiatriques
  • Pour des personnes avec des problèmes de coagulation

Pendant la grossesse, elle doit être pratiquée avec précaution, car cette dernière peut provoquer des contractions utérines.

Attention, l’acupuncture est une médecine complémentaire, un soin de support, et ne doit en aucun cas se substituer à la médecine conventionnelle ni remplacer le traitement prescrit par votre médecin. 

Mon expérience de l’acupuncture : un avis mitigé

Quelques mois de réflexion et de recherches plus tard, rendez-vous est pris avec une acupunctrice de mon quartier, au mois d’octobre dernier à laquelle j’explique mon parcours contre le cancer et les symptômes dont je souffre depuis lors.

À ce moment-là, mes douleurs de dos se font moins ressentir, mais ce qui me préoccupe davantage est la tachycardie fonctionnelle que j’éprouve depuis mon opération. En effet, du fait que je ne respire désormais qu’avec un seul poumon, mon cœur compense l’absence du second en battant plus vite. Alors que le rythme cardiaque moyen d’un adulte au repos oscille entre 50 et 80 battements par minute, mon cœur lui bat au minimum à 90. J’ai vu au préalable un cardiologue qui n’a décelé aucune anomalie physique, mais je compte bien sur les effets de l’acupuncture pour y remédier.

L’acupunctrice me demande de me mettre en sous-vêtements et me fait m’allonger sur sa table de massage tandis qu’elle lance une musique zen. Après qu’elle ait observé attentivement l’ensemble de mon corps et ait pris mon pouls, celle-ci me plante une à une les aiguilles en des points stratégiques, sur les mains, sur le ventre et sur les pieds. J’ai les mains moites, certains points sont plus sensibles que d’autres, et je ressens des picotements et une irritation presque douloureuse par endroits.

Elle m’explique que dans mon cas, le plus important est de s’assurer de l’équilibre de l’énergie entre le méridien du rein et du poumon. En médecine chinoise, le poumon est associé à la tristesse. Il joue le rôle d’un bouclier et est l’organe le plus élevé du corps, garant du Qi, qui est le souffle de vie, l’énergie vitale. Voilà qui me donne des pistes de réflexion intéressantes.

Afin de décupler l’effet des aiguilles d’acupuncture, l’acupunctrice utilise un diapason. Il s’agit d’un petit instrument en acier qui produit un son lorsqu’on le fait vibrer à l’aide une baguette, à la manière d’un xylophone, à proximité des points d’acupuncture. Selon la réverbération du son et la fréquence émise, ce dernier guide le praticien dans le rééquilibrage de l’énergie, lui servant en quelque sorte de boussole. Je ressens ainsi une vague de chaleur d’un côté, des frissons d’un autre, et la mélodie du diapason me plonge dans une forme de relaxation intense. J’ai l’impression d’être connectée à mon corps et à chacune de mes cellules avec davantage d’acuité. J’ai l’impression d’être, tout simplement, oscillant entre le sommeil et la méditation profonde. L’acupunctrice me signifie en chuchotant que la séance est terminée, elle me retire une à une précautionneusement les aiguilles et j’émerge à mon rythme de cet état de grâce.

Dans les heures qui suivent la séance, j’ai l’impression de flotter, et rien ni personne ne saurait m’ôter cette sensation. Pourtant, l’effet n’est pas pérenne. Peut-être est-ce dû au fait que je n’ai pas assisté à suffisamment de séances (j’en ai fait quatre à ce jour) ou parce que j’ai encore du mal à convertir la dimension spirituelle de l’acupuncture à un niveau corporel ? Toujours est-il que je n’ai pas constaté pour l’instant de changements physiques notables, tant au niveau cardiaque que musculaire. Peut-être devrais-je persévérer, en tout cas je n’ai pas dit mon dernier mot !

Et vous ? Avez-vous déjà fait appel à l’acupuncture ? Qu’avez-vous ressenti ?